Mounjaro® (tirzépatide)
L’ensemble des documents de référence pour Mounjaro (le résumé des caractéristiques du produit (RCP), la notice, l’ensemble des avis de transparence et, le cas échéant, les manuels d'utilisation ou la Fiche d’information thérapeutique) est disponible et consultable en ligne
Ces éléments d’information sont fournis en réponse à votre question d’information médicale et peuvent contenir des données ne faisant pas partie des indications validées dans nos autorisations de mise sur le marché. Pour une information complète, se reporter au Résumé des Caractéristiques du Produit.
Comment agit Mounjaro® (tirzépatide) ?
Le tirzépatide améliore le contrôle glycémique grâce notamment à une augmentation de la sécrétion d'insuline et une amélioration de la sensibilité à l'insuline. Il entraîne une perte de poids en réduisant l'apport énergétique et l'appétit.
Sommaire
Le mécanisme d'action du tirzépatide
Le tirzépatide est un agoniste des récepteurs du GIP et du GLP-1 à action prolongée, hautement sélectif vis-à-vis des récepteurs du GIP et du GLP-1 humains. Le tirzépatide a une forte affinité avec les récepteurs du GIP et du GLP-1. L’activité du tirzépatide sur le récepteur du GIP est similaire à celle du GIP natif. L’activité du tirzépatide sur le récepteur du GLP-1 est inférieure à celle du GLP-1 natif. Les deux récepteurs sont exprimés sur les cellules endocrines α et β du pancréas, dans le coeur, le système vasculaire, les cellules immunitaires (leucocytes), les intestins et les reins. Les récepteurs du GIP sont également exprimés sur les adipocytes.1
Les personnes ayant un diabète de type 2 (DT2) présentent une clairance postprandiale réduite du glucose (GPP) liée à l’altération de l’effet incrétine.2,3 Le polypeptide insulinotrope glucose-dépendant (GIP) est responsable de la majorité de l'effet incrétine. Chez les personnes ayant un DT2, les taux plasmatiques de GIP sont maintenus; cependant, l‘action du GIP dans l'effet incrétine est diminuée possiblement en raison d'une masse de cellules bêta fonctionnelles réduite.4
De plus, les récepteurs du GIP et du GLP-1 sont exprimés dans des zones du cerveau importantes pour la régulation de l’appétit. Des études chez l’animal montrent que le tirzépatide se distribue et active des neurones des régions du cerveau impliquées dans la régulation de l'appétit et de la prise alimentaire. Des études chez l’animal montrent que le tirzépatide peut moduler l'utilisation des graisses via le récepteur du GIP. Dans les adipocytes humains cultivés in vitro, le tirzépatide agit sur les récepteurs du GIP pour réguler la captation du glucose et moduler la captation des lipides et la lipolyse.1
Les effets du tirzépatide sur la sécrétion d'insuline, la sensibilité à l'insuline et la concentration de glucagon
Le tirzépatide améliore le contrôle glycémique en abaissant les concentrations de glucose à jeun et postprandiales chez les patients ayant un diabète de type 2, par le biais de plusieurs mécanismes.1
Sécrétion d'insuline
Le tirzépatide augmente la sensibilité au glucose des cellules β du pancréas. Il améliore la première et la seconde phase de la sécrétion d’insuline de manière glucose-dépendante.1
Dans une étude de clamp hyperglycémique chez des patients ayant un diabète de type 2 (DT2), le tirzépatide a été comparé à un placebo et au sémaglutide 1 mg, un agoniste sélectif des récepteurs du GLP-1, en termes de sécrétion d’insuline. Le tirzépatide 15 mg a amélioré l’insulinosécrétion de première et seconde phase de respectivement 466 % et 302 % par rapport à l’inclusion. Il n’a été observé aucune variation de l’insulinosécrétion de première et seconde phase pour le placebo.1
Sensibilité à l'insuline
- Le tirzépatide améliore la sensibilité à l’insuline.
- Le tirzépatide 15 mg a amélioré de 63 % la sensibilité à l’insuline du corps entier, évaluée par la valeur M, une mesure de l’absorption tissulaire du glucose évaluée pendant un clamp euglycémique hyperinsulinémique. La valeur M est restée inchangée pour le placebo.
- Chez les patients en situation d’obésité ou en surpoids, et chez les patients ayant un diabète de type 2 (quel que soit le poids corporel), le tirzépatide entraîne une perte de poids qui est susceptible de contribuer à l’amélioration de la sensibilité à l’insuline.1
Concentration de glucagon
Le tirzépatide a réduit les concentrations de glucagon à jeun et postprandiales de manière glucose-dépendante. Le tirzépatide 15 mg a réduit la concentration de glucagon à jeun de 28 % et l’ASC du glucagon après un repas mixte de 43 %, comparativement à une absence de variation pour le placebo.1
L'effet du tirzépatide sur la vidange gastrique
Le tirzépatide retarde la vidange gastrique, ce qui peut ralentir l’absorption du glucose après les repas et avoir un effet bénéfique sur la glycémie postprandiale. Le retard de la vidange gastrique induit par le tirzépatide diminue avec le temps.1
Les effets du tirzépatide sur la régulation de l'appétit et le métabolisme énergétique
Le tirzépatide réduit le poids corporel et la masse grasse corporelle. La perte de poids corporel est principalement due à une réduction de la masse grasse. Les mécanismes associés à la réduction du poids corporel et de la masse grasse corporelle impliquent une diminution de l’apport alimentaire grâce à la régulation de l’appétit. Des études cliniques montrent que le tirzépatide réduit l'apport énergétique et l'appétit en augmentant la sensation de satiété et de rassasiement, et en réduisant la sensation de faim. Le tirzépatide réduit également l’intensité des envies alimentaires et les préférences pour les aliments riches en sucres et en graisses. Le tirzépatide module l'utilisation des graisses.1
Références
1Mounjaro [résumé des caractéristiques du produit]. Eli Lilly Nederland B.V., Pays-Bas.
2Bagger JI, Knop FK, Lund A, et al. Impaired regulation of the incretin effect in patients with type 2 diabetes. J Clin Endocrinol Metab. 2011;96(3):737-745. https://doi.org/10.1210/jc.2010-2435
3Nauck MA, Meier JJ. Incretin hormones: their role in health and disease. Diabetes Obes Metab. 2018;20(suppl 1):5-21. https://doi.org/10.1111/dom.13129
4Nauck MA, Meier JJ. The incretin effect in healthy individuals and those with type 2 diabetes: physiology, pathophysiology, and response to therapeutic interventions. Lancet Diabetes Endocrinol. 2016;4(6):525-536. http://dx.doi.org/10.1016/S2213-8587(15)00482-9
revue le: 01 mars 2024